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Alea Jacta Ring Ouest

Qui l’eut cru ? Voilà cinq jours que le verdict est tombé et, depuis, c’est comme si la chique m’en avait été coupée. Moi que l’Apocalypse, de celle qui s’écrit avec un A majuscule et qui fait trembler jusqu’à Chuck Norris, n’y suffirait pas pour me clore le bec, même qu’elle devrait demander du renfort dans les abysses de l’Enfer si elle voulait s’y frotter, me v’là toute perdue. Adieu verve chérie, fougue infatigable ! La Scribouillasse défaille !

Pourquoi ? mais parce que j’ai une foule de choses à faire, bon dieu ! D’abord, je dois reprendre ce qui, hier encore, était R-Zéro et le transformer en ce qui s’appelle déjà Ring Ouest. Ca n’a l’air de rien, mais en vérité, c’est un sacré boulot…et un auquel je ne connais pas la moitié du premier trait de la première ligne. J’ai une idée de ce qui cloche, bien sûr, j’ai relu le bouquin il y a deux semaines. Il manque quelques explications, des précisions, un paragraphe entier à l’avant-dernier chapitre…un peu d’élagage, aussi, parce que, OK, je connais super bien Bruxelles, j’adore ma ville et ça se sent, mais j’écris un bouquin, pas le guide du routard. Enfin, le texte doit passer une bonne fois pour toute à la correction. Langue, Typographie, Style. Tout le barda.

Mais ce ne sera encore que le premier lissage, ça, parce qu’après, le texte va passer dans les mains expertes de Xavier, mon éditeur, qui, je n’en doute pas, va me virguler* une foule de choses que je n’aurai pas vues. Des passages bancals, des coquetteries stylistiques inutiles, des parties entières, des clins d’oeil, des private jokes, des morceaux inutiles à couper, des persos à retravailler, peut-être…mon texte va passer un sale quart d’heure et moi aussi. Je vais devoir passer et repasser et re-repasser sur ce texte jusqu’à plus soif, peut-être même jusqu’à l’écoeurement. C’est comme ça, c’est le métier qui rentre, je ne suis plus toute seule à scribouiller derrière mon écran en lorgnant sur la dernière série Netflix, on a un bouquin à sortir dans cinq mois et on fera tout ce qu’il faut pour qu’il en vaille le détour. C’est pas négociable. Tout doit être nickel, du premier tiret cadratin au mot de la fin.

*private joke – paraîtrait que j’ai le virgulage de coup d’oeil facile 🙂 …

Or, je n’en suis encore qu’à la toute première étape et je ne sais pas par quel bout commencer. C’est comme si j’étais face à un énorme sac de noeuds et que j’essayais de dégager un peu par ici, puis un peu par là, sans vraiment savoir où est le début ni même s’il y en a un. Pire même, je commence à lire le premier chapitre et, déjà, je veux tout ré-écrire. Pour un peu, je partirais tout à fait en couille et galoperais dans tous les sens, bras levés au ciel, en me cognant contre les murs, victime supplémentaire du syndrome de la galinette-qu’a-plus-de-tête. Mais voilà, je suis plus coriace que ça, et moins naïve. J’ai appris à reconnaître cette vieille ganache de Résistance qui me colle à la couenne quand j’en vois passer la queue. Elle avait déjà failli m’avoir, en avril, quelques jours à peine avant la deadline de remise des manuscrits. Il s’en était fallu d’un poil de moustache de chat que je laisse tomber. Elle m’avait complètement embrouillé la tête, cette saleté. C’était mon chéri qui m’avait sorti de l’impasse et remise sur les rails avec un bon coup de pied (plein d’amour) au fondement : arrête de stresser et écris.

Cette fois, elle ne m’aura pas. J’ai appris. J’arrête de me donner des excuses pour ne rien foutre et j’agis.

J’ai deux choses à revoir dans le texte : le fond et la forme.

Pour ce qui est du fond, on va pas tortiller du popotin, je suis la seule à pouvoir corriger. Heureusement pour moi, à part une lecture en diagonale il y a deux semaines, je n’ai plus touché à ce livre depuis le mois d’avril et je me suis même plongée depuis dans le prochain, que tu suis sur mon blog chaque semaine avec la plus grande attention, je n’en doute pas. Il y a suffisamment d’eau qui a coulé sous les ponts pour que j’aie tout oublié de Ring Ouest. Je vais donc m’attaquer au texte en traquant d’abord les incohérences, les descriptions je-me-prends-pour-un-GPS, les intrigues non (ou mal) résolues et les passages incompréhensibles. En bonne scribouillasse néophyte, je ne suis pas encore assez équipée pour juger du rythme, des soucis de personnages et des « perles personnelles » à couper au montage. Ces aspects-là seront adressés avec mon éditeur et je profiterai de son expérience pour guider mon travail.

Pour la forme, j’ai acheté Antidote. C’est ZE logiciel de correction sur le marché. Développé par des experts et recommandé par les pros. Le remède à tous vos mots, qu’ils disent. Antidote, c’est l’ensemble des ouvrages de référence du français : correcteur, dictionnaires de définitions, conjugaisons, synonymes, antonymes, guides linguistiques couvrant la grammaire, le style, la typographie, la ponctuation et j’en passe…tout ce qu’il me faut pour pallier mes déficiences lexicales.

En bonne gestionnaire de projets, j’ai besoin de travailler en fonction d’une deadline. Au pif, et en tenant compte du fait que j’ai quand même un boulot aussi, je me suis donnée jusqu’à la fin de cette semaine (dimanche) pour revoir le côté « fond » et la semaine suivante pour le côté « forme ».  Je ne sais pas si mon approche est la plus efficace ou la plus pertinente, ni même si elle portera ses fruits. Je verrai d’ici mercredi et j’aviserai en fonction. En attendant, j’ai une vision claire de ce que je dois faire demain et les prochains jours.

Pas d’excuse, on avance.

Alea jacta Ring Ouest.

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