Cette situation flirte sérieusement avec le délire schizophrénique, à tel point que, malgré vous, vous ne pouvez vous empêcher de chercher des yeux les caméras cachées. On ne sait jamais que vous soyez victime d’un canular monté de toute pièce par vous-même contre vous-même et ce, à l’insu de votre plein gré. Vous ne décelez cependant rien qui vous semble sortir de l’ordinaire, mais aussi, vous n’êtes pas un spécialiste de l’espionnage et votre double satanique a peut-être fait ses classes au sein de la CIA ou de la SVR RF (les Russes, pour ceux qui ne suivent pas). Vous décidez donc d’opter pour l’option ingénue et, fleur au fusil, attaquez de front. S’il ment, vous ne manquerez pas de vous en apercevoir. Vous vous connaissez mieux que personne.
– Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
Un fin sourire flotte sur les lèvres de votre double qui vous observe avec bienveillance. Le sourire s’élargit jusqu’à gagner l’entièreté du visage. Vous le reconnaissez. C’est celui que vous avez lorsque vous vous apprêtez à offrir un cadeau, une surprise, et que vous vous réjouissez déjà de la joie que vous allez voir poindre sur le visage de l’autre.
– Tu le vois bien ! répond-il avec entrain. C’est un entretien d’embauche. Enfin, si tu en as besoin…
De toute évidence, la perplexité se lit sur votre visage, car votre double part d’un grand éclat de rire qui résonne et se répercute dans la pièce en 5.1 dolby surround. Il vous atteint de plein fouet et vous sentez les nuages s’amonceler sur votre front. Vous n’aviez pas conscience que vous pouviez être si vexant(e).
– Excuse-moi, embraye-t-il entre deux hoquets. Ça va passer.
Il semble bel et bien lutter contre le rire, ce qui ravive votre colère. L’orage n’est plus très loin, désormais. Il vous faut des réponses. Et plus vite que ça !
Cependant, et parce que les doubles schizophrènes sataniques sont rarement coopératifs, voilà que le vôtre, après avoir récupéré tout son sérieux, plante ses – vos ! – yeux dans les vôtres (on passera sur le côté kaléidoscopique psychédélique du procédé)
– Je vais tout t’expliquer, mais d’abord, il faut que tu répondes à cette simple question : ta profession, celle que tu occupes à présent, je veux dire….tu en penses quoi ? elle te rend heureux ?
Voilà une question sérieuse et qui mérite qu’on prenne le temps d’y répondre. Prenez quelques minutes pour y réfléchir avant de passer à la suite.
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